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L'avis de Gaspard
9 février 2014

Un bébé à la maison -Gallimard Jeunesse/Giboulée-

doltoCatherine Dolto-jamais-aussi-Tolitch-que-quand-elle-ne-l'est-pas a signé un livre sur la cohabitation familiale, lorsque celle-ci oblige une petite fille à supporter les cris incessants d'un frère qu'elle n'a pas demandé.

Le livre débute d'une étrange façon. A la page 1, le narrateur ominiscient nous apprend que le bébé a apporté un cadeau. On doute que les capacités extrêmement réduites d'un nourrisson lui permette une quelconque velléité philantropique. Mais qu'importe, la grande soeur accueille ce présent en salopette et à bras ouverts.

Pour le récompenser de sa générosité, la petite fille fait visiter la maison à son petit frère. On imagine ce que dans le détail peut donner la découverte d'un lieu sous ses aspects les plus techniques : "Là, tu vois, dans la cuisine, la résistance du convecteur a tendance à lâcher régulièrement. Ne t'étonne pas si on t'envoie à Castorama pour régler le problème".

Page 3, le petit monstre tête le lait à sa source, vide sa mère, qui acquiesce d'un sourire entendu

Page 4, c'est papa qui s'y colle et nettoie le bébé sous l'oeil de sa grande soeur.

Mais c'est la page 5 qui paraît la plus idéologiquement orientée. Catherine Dolto évacue les gender studies : elle met en scène une petite fille qui aide sa mère à changer le bébé ! La voilà préparée à ce que la biologie lui commande : faire usage de son ventre pour donner la vie, passer son temps dans les couches et les langes ! Je dis que trop c'est trop !

Manquerait plus qu'à la page 6 elle aide à faire sécher le linge sale ! Mais non.

Papie et mamie couvrent cette mascarade d'un oeil attendri. On sait qu'ils alimenteront la machine, puisque la retraite paie bien et que ça sert à arroser la famille. Quand à la dernière page, maman et bébé vont chercher la grande soeur à l'école, on crie grâce !

Parce que le père n'est jamais là, mis à part pour le bain.

Parce qu'il est peut-être en train de tripoter la collègue de bureau, tandis que maman, entourée d'une armée de mioches, distribue des bisous et de tendres caresse.

Résultat des courses : Catherine Dolto conclue qu'il est "formidable de devenir une grande soeur, même si on est à la fois très jalouse, très malheureuse, très fâchée et très très très contente". La redondance des adverbes à valeur intensive induisent une ridicule compétition des sentiments.

De plus, grande soeur ne voit pas que sa maman est deux fois plus occupée, que son père est deux fois moins présent, ayant fui le bordel pour se dégoter une minette de vingt ans.

 

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  • Ce n'est pas parce que je suis un bébé que je suis dénué de jugement. Mon langage absolument exceptionnel et ma dextérité digitale m'ont permis de créer un blog. Souhaitant m'affranchir des onomatopées habituelles, j'y parlerai de livres avec élégance.
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